Vulnérabilité

Publié le par laurent zoppis

L'écriture soulage. Elle dresse nos paysages intérieurs en gommant nos arêtes, en amenuisant nos contours. Elle est ce doigt sur la toile du peintre qui embellit la toile par le flou, mettant en exergue la sagacité des mélanges.
L'écriture ne dit pas tout, mais autre chose. Elle crache notre être à la portée des étoiles qui savent encore lire, nous rend sympathique ou diabolique, mais vivant.
C'est cette vie que je cherche quand elle n'est pas là. Sinon l'insécurité me dévore et me désagrège. Mon état chancelle sur ses fondations malgré mes garde-fous. Absence cruelle ou cruelle absence,  je tente alors de la retrouver en apnée dans les profondeurs de mon être. Parfois je m'y noie et mes appels à la raison semblent avoir perdu tout sens d'amour.
J'accepte ce phénomène de régression, Je ne le connaissais pas auparavant. Sa non présence me diminue. La peur surgit de moi-même et réduit à néant mes orgueils. Ma vulnérabilité s'expose à la face du vent qui passe. S'il pouvait m'emmener prés d'elle.
Nous sommes tellement entourés par ces gens qui nous aiment, avec l'idée qu'il se sont faits de nous. Et dire que nous faisons de même pour ne pas les fâcher. Serait-ce la définition de l'enfer ? Le feu couve sous la cendre et l'émotion nous consume.
L'écriture soulage. La mienne, je la trouve bien fade en ce moment sauf quand j'écris pour elle. Alors j'oublie le monde pendant de longs instants et je retrouve un peu de mes pigments pour dessiner un arc-en-ciel. Je redeviens magicien des couleurs.
Ce soir, elle pense à moi, je le sais, même si elle a longtemps hésité. Ma musique se remet à danser.

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